Les entreprises omettent bien souvent d’établir le lien entre la santé des écosystèmes et leur rentabilité. Nombre d’entre elles ne se rendent pas réellement compte de l’ampleur de leur dépendance ou de leur impact vis-à-vis des écosystèmes, ni de leurs possibles conséquences.

L’évaluation des Services rendus par les Écosystèmes aux Entreprises (ESR) a été conçue précisément pour combler ces lacunes. Elle présente une méthodologie structurée permettant aux gestionnaires d’entreprise de mettre au point des stratégies de gestion des risques et opportunités découlant de leur dépendance et de leur impact vis-à-vis des écosystèmes, au-delà de ce que permettrait une simple étude d’impact environnemental. Les entreprises pourront réaliser un audit ESR en tant que procédure autonome, ou l’intégrer dans leur système de management environnemental existant. Dans les deux cas, la méthodologie peut utilement compléter et optimiser les outils d’évaluation dont l’entreprise dispose déjà.

Quels secteurs sont concernés ?

L’évaluation ESR s’avèrera utile pour des entreprises de divers secteurs ayant une interaction directe avec les écosystèmes, de type agriculture, production de boissons, traitement des eaux, exploitation forestière, électricité, pétrole, gaz, extraction minière ou tourisme. Elle sera de même pertinente pour les secteurs de la grande distribution, de la santé, du conseil, des services financiers ou manufacturiers, dans la mesure où leurs fournisseurs et/ou clients interagissent directement avec les écosystèmes. Les grands distributeurs par exemple peuvent se trouver confrontés à des risques de marché ou de réputation si certains de leurs fournisseurs sont responsables de la dégradation d’écosystèmes et des services que rendent ces derniers.

Bénéfices économiques

Le retour d’expérience des essais indique que l’évaluation ESR peut offrir un certain nombre de bénéfices économiques pour l’entreprise, grâce notamment aux éléments suivants :

  • Identifier de nouveaux risques et opportunités pour l’entreprise découlant de sa dépendance et de son impact vis-à-vis des écosystèmes et des services qu’ils rendent.
  • Cadrer et prioriser le caractère d’urgence des risques ou opportunités préalablement identifiés par la Direction.
  • Anticiper sur les nouveaux marchés et influer sur les politiques gouvernementales susceptibles d’apparaître en réponse à la dégradation des écosystèmes.
  • Renforcer des approches existantes en matière d’analyse d’impact environnemental.
  • Améliorer les relations avec les parties prenantes.
  • Faire preuve de leadership en matière de développement durable responsable, en abordant de façon volontariste le problème de la dégradation des services écosystémiques.

Caractéristiques

L’évaluation ESR est dotée de plusieurs fonctionnalités destinées à faciliter sa mise en œuvre :

  • Elle propose une méthodologie structurée pour aider les entreprises à comprendre leur dépendance et leur impact vis-à-vis des écosystèmes d’une part, et les risques et opportunités en découlant pour leurs activités d’autre part, selon une approche cohérente.
  • Elle capitalise les informations pertinentes dont disposent éventuellement déjà les entreprises, même si des études et recherches complémentaires seront vraisemblablement nécessaires.
  • Elle est simplement conçue, permettant aux utilisateurs de la personnaliser selon leurs besoins et leurs procédures existantes.
  • Elle apporte des outils et informations pour accompagner les utilisateurs tout au long de l’audit.
  • Elle oriente les utilisateurs vers un certain nombre d’outils et de moyens spécifiques au domaine, en cas de besoin d’analyse plus détaillée (cf. Chapitre III).
  • Elle propose un site internet mis à disposition des utilisateurs pour télécharger des outils d’aide ou des sources de données.

Ce que n’est pas l’évaluation ESR

Il convient de rappeler ce que n’est pas et ce que ne fait pas cette méthodologie ESR, afin de se fixer des attentes et objectifs raisonnables, et d’optimiser la valeur ajoutée d’un audit des services écosystémiques :

  • Elle n’identifie pas ni n’aborde l’ensemble des enjeux environnementaux.
  • Elle n’est pas strictement quantitative.