Le Circaète Jean-le-Blanc, Circaetus gallicus, avec une envergure de 1.70 à 1.85m et un poids de 1.2 à 2 kg pour le mâle et 1.3 à 2.3 kg pour la femelle, est le plus grand rapace nicheur de Poitou-Charentes. Il est considéré comme « rare » dans le département des Deux-Sèvres.
Il est protégé, comme tous les rapaces, mais figure également à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Ses populations sont évaluées en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France mais il est considéré « En Danger » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Poitou-Charentes (Poitou-Charentes Nature, 2018).
Répartition du Circaète Jean-le-Blanc
Le Circaète Jean-le-Blanc est une espèce répandue dans les zones tempérées chaudes méditerranéennes, steppiques et tropicales de l’Europe du Sud, du nord de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale et du sous-continent indien. En Europe, sa distribution s’étend sur 22 pays, essentiellement méditerranéens, ainsi qu’au sud de la Russie. Il s’agit d’une espèce migratrice, qui hiverne en Afrique sahélienne (au sud du Sahara).
En France, on la retrouve au sud d’une ligne reliant la Vendée au Jura, ainsi qu’en Vallée de la Loire, en Côte d’Or et en Saône et Loire. 90 % de la population nationale se trouve dans les 5 régions les plus méridionales. La limite nord de répartition de l’espèce se situe actuellement dans les départements du Loiret, d’Indre-et-Loire et du Maine-et-Loire.
Elle est connue nicheuse de longue date dans les Deux-Sèvres, dans des massifs forestiers de grande taille, ce qui limite les sites potentiels d’implantation. En effet, cette espèce fréquente des habitats avec alternance de massifs boisés pour la nidification et de milieux ouverts (clairières, landes, prairies, marais…) utilisés comme terrain de chasse.
Elle niche de préférence sur des conifères de forme tabulaire, principalement des pins sylvestres et maritimes en Poitou-Charentes. À ce titre, la partie deux-sévrienne de l’ancien massif de la Sylve d’Argenson constitue dans notre département le bastion de l’espèce. L’espèce choisit très souvent des pins pour établir son aire. Les observations réalisées sur la période ne démentent pas cette préférence.
Biologie du Circaète Jean-le-Blanc
Le circaète est une espèce herpétophage, qui se nourrit principalement de serpents (70 à 96 % des proies) mais également de lézards et plus rarement de micro-mammifères, batraciens, oiseaux ou invertébrés. Une étude a estimé le nombre de serpents prélevés par couple en période de reproduction entre 700 et 800 individus. Il a la particularité de pouvoir chasser en vol stationnaire, appelé également vol du saint-esprit.
Les circaètes sont observables longtemps dans le département. Ils arrivent sur leur lieu de reproduction entre fin février et fin mars. Dès leur arrivée, les sites de nidification sont défendus et la réfection ou la construction du nid commence rapidement. Durant 1 mois avant la ponte, les individus effectuent des parades et des accouplements.
La femelle pond un seul œuf entre fin mars et mi-mai. Dans le cas d’un échec précoce, une ponte de remplacement est possible. L’incubation dure de 45 à 47 jours et le poussin s’envolera 70 à 80 jours après son éclosion. Il faudra 40 à 60 jours supplémentaires avant l’émancipation du jeune circaète, au moment de la migration post-nuptiale. Celle-ci s’effectue de début août à mi-octobre.
La densité de couples est variable selon les régions. En Poitou-Charentes les densités sont inférieures à 2 couples pour 100 km². La productivité moyenne varie entre 0.3 et 0.9 jeune par couple.
Actions menées
En Deux-Sèvres, le suivi des Circaètes est majoritairement réalisé grâce à la mobilisation bénévole. Depuis 2020, l’investissement bénévole dans le sud du département s’est grandement accru. Ainsi, plusieurs territoires ont été repérés sur le massif forestier de Chizé-Aulnay qui compterait près de 8 couples de circaètes. Néanmoins ces couples n’ont jamais été observés tous en même temps, et les aires n’ont pas toutes été trouvées. En 2022, un nouveau couple nicheur a été trouvé sur la commune de Clussais-la-Pommeraie.
Dans le nord du département, les observations de couples reproducteurs sont nettement plus rares malgré le fait que de nombreux individus soient observés en chasse sur la vallée du Thouet et sur la plaine d’Oiron-Thénezay. Une observation en 2021 pressentirait une reproduction au sein du parc d’Oiron.
Afin d’accompagner les bénévoles au mieux, des formations de terrain sont réalisées régulièrement.