Le bocage des Antonins, situé sur la commune de Saint-Marc-la-Lande, est devenu officiellement Réserve Naturelle Régionale (RNR) en 2015. Créée et gérée par nos amis de Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE) et possédant une histoire très riche, elle est connue des ornithologues depuis de nombreuses années.
L'avifaune du Bocage des Antonins
Cependant, son cortège ornithologique n’a été étudié de manière approfondie que depuis 2005 et plus particulièrement entre 2007 et 2008 dans le cadre de l’Atlas Régional des oiseaux nicheurs. L’avifaune des bocages étant parfois considérée comme commune et abondante et n’abritant pas d’espèces particulièrement patrimoniales, elle a, par le passé, souvent été délaissée par les ornithologues, alors qu’elle s’avère être un indicateur de la qualité des milieux bocagers et notamment de la structure des haies.
Elle subit par ailleurs, comme toutes les espèces liées aux milieux agricoles, un très fort déclin au cours des dernières décennies. C’est malheureusement à cause de ce fort déclin que de plus en plus de ces espèces sont aujourd’hui classées comme menacées sur les différentes listes rouges.
D’une surface de 22,6 hectares, l’intérêt du bocage des Antonins pour l’avifaune réside à la fois dans la qualité et la densité de ses éléments bocagers (haies, arbres têtards, bois mort) mais également dans la diversité des habitats associés (boisements, prairies, mares et son étang). Ainsi l’étang des Forges, construit par les moines de l’ordre des Antonins au Moyen-âge, attire une grande diversité d’oiseaux d’eau migrateurs ou occasionnels qui, à la faveur de la présence des naturalistes sur le site, ont été régulièrement observés.
Parmi les 58 espèces nicheuses de la RNR et représentatives du bocage des Antonins, on notera entres autres :
- la Chouette chevêche et la Chouette hulotte,
- la Tourterelle des bois,
- le Pic épeichette,
- la Mésange nonette,
- la Sitelle torchepot,
- le Gobe mouche gris,
- l’Hypolais polyglotte,
- le Bruant jaune,
- la Grive draine,
- la Fauvette des jardins,
- la Huppe fasciée
- aux abords des zones humides, le Grèbe castagneux, le Loriot d’Europe, le Martin pêcheur, le Faucon hobereau ou la Foulque macroule.
- le Pic noir, le Grand cormoran,
- le Busard Saint Martin,
- l’Autour des palombes,
- l’Alouette lulu,
- le Roitelet huppé,
- la Pie-grièche écorcheur,
- la Bondrée apivore,
- le Milan noir,
- la Bouscarle de Cetti
- et la Bergeronnette des ruisseaux.
La Cisticole des joncs ou le Traquet pâtre n’ont plus niché sur la réserve depuis près de 10 ans.
Beaucoup d’espèces utilisent la réserve pour une halte migratoire ou un simple passage au printemps et en automne. On retiendra surtout les observations annuelles du :
- Canard Souchet,
- Chevalier guignette,
- Chevalier cul-blanc,
- Héron pourpré,
- Petit gravelot,
- l’Hirondelle de rivage
- Tarin des aulnes,
- Bruant des roseaux,
- Cigogne blanche,
- Bihoreau gris,
- Busard des roseaux,
- Chevalier sylvain et aboyeur,
- Courlis cendré,
- Grand gravelot,
- Sterne pierregarin,
- Canard chipeau,
- Traquet motteux,
- Traquet des prés,
- Gobemouche noir
- et du Milan royal.
Depuis le classement du site en réserve naturelle régionale, une attention particulière est portée aux haltes migratoires de la Cigogne noire qui y séjourne chaque année de la mi-avril à la mi-mai puis de la mi-août à la mi-septembre. Parmi les espèces 93 les moins régulières, on notera le Chevalier Gambette, la Spatule blanche, le Balbuzard pêcheur et le Merle à plastron.
Les espèces qui hivernent chaque année sur le bocage des Antonins sont également nombreuses. On notera entre autres :
- la Grande aigrette,
- l’Aigrette garzette,
- la Bécasse des bois,
- la Sarcelle d’hiver,
- le Pipit farlouse,
- la Grive mauvis
- la Grive Litorne,
- le Roitelet à triple bandeau
- la Bergeronnette de Yarrell.
Les bordures de l’étang des Forges sont particulièrement appréciées par la Bécassine des marais pour laquelle un programme de baguage est envisagé avec l’ONCFS. Parmi les autres hivernants réguliers, certaines espèces sont particulièrement indicatrices de la qualité des biotopes présents comme la Bécassine sourde qui se cantonne à la partie immergée de la prairie à Molinie ou le Bouvreuil pivoine observé dans les fourrés arbustifs riches en ronciers.
Le bocage des Antonins accueille d’autres hivernants plus occasionnels comme le Grosbec casse-noyaux ou le Pinson du nord et plus rarement certains canards de surface tel que le Fuligule milouin ou le Fuligule morillon.

Actions menées
Depuis 2018 le GODS effectue un suivi ornithologique dans la réserve, avec trois passages par point d’écoute réalisés au cours de la période de reproduction, d’avril à juin. L’objectif de ce suivi est de dégager les tendances de long terme concernant les populations d’oiseaux au sein de la réserve et d’étudier l’influence de la gestion sur celles-ci.
Avec 137 espèces d’oiseaux dont 58 sont des nicheurs, la Réserve Naturelle Régionale du Bocage des Antonins confirme son rôle d’écrins de bocage préservé. De nouvelles espèces sont observées chaque année, qu’elles soient nicheuses ou de passage. Cette étude, conduite selon la même méthodologie depuis l’origine permet d’analyser les évolutions de son peuplement avifaunistique. L’analyse préliminaire montre des évolutions interannuelles parfois fortes pour certaines espèces. Globalement, l’analyse des indices biologiques montre une diversité spécifique dans la moyenne en 2022 et des indices d’abondance qui se stabilisent après la baisse observée depuis plusieurs années.