L’Outarde canepetière est un des derniers oiseaux de grande taille des plaines françaises. A ce titre elle est devenue un oiseau emblématique des plaines deux-sévriennes. Cette espèce est toutefois particulièrement fragile, compte tenu de ses exigences en matière d’habitat et d’alimentation. La santé des populations d’Outarde canepetière constitue d’ailleurs un des meilleurs indicateurs biologique de la capacité de nos plaines cultivées à accueillir l’avifaune spécifique de ces milieux.

Répartion de l'Outarde canepetière

L’Outarde canepetière est un oiseau marcheur rappelant la poule faisane. Les deux sexes ont un plumage de couleur brune avec des nuances ocre, noire et blanche. En période de reproduction le mâle présente un plumage nuptial caractéristique (tête avec reflets bleutés, et magnifique collier noir autour du cou entrecoupé de bandeaux blancs). Le chant du mâle est très caractéristique : un « prett » émis à intervalles réguliers.

Le Centre-Ouest de la France accueille la seule population migratrice en France. En Poitou-Charentes, l’outarde se rencontre principalement dans les zones de protection spéciales (ZPS), où les populations sont suivies de façon très précise depuis plusieurs années. Les trois ZPS en Deux-Sèvres (Niort Sud-Est, Oiron-Thénezay, la Mothe-Saint-Héray – Lezay) accueillent entre 80 et 100 mâles chanteurs, soit un peu moins de la moitié des mâles recensés en Poitou-Charentes. Le maintien de cette population en Poitou-Charentes dépend clairement des mesures agro-environnementales qui permettent de contractualiser avec les agriculteurs pour des pratiques plus compatibles avec les exigences de l’espèce.

Outarde canepetière
Outarde canepetière - FabriceConort

Actions menées

Une enquête régionale dénombre depuis 2008 les mâles d’outarde par la recherche des places de chant.

A l’automne, des comptages des rassemblements post-nuptiaux sont effectués à la longue-vue sur les sites de rassemblement traditionnellement utilisés par les outardes, en particulier dans les réserves de chasse. Deux comptages ont lieu en septembre et en octobre.

Enfin, le GODS participe de façon active au dispositif « Mesures Agroenvironnementales ».

L’objectif principal est de repérer un maximum de nids et nichées d’outarde afin de pouvoir les protéger des travaux agricoles et réduire le risque de prédation. La localisation de ces nids et nichées permettra également d’en apprendre davantage sur la sélection des sites de nidification par les femelles. Les prélèvements d’œufs offrent également une possibilité de renouvellement si nécessaire, des individus reproducteurs de l’élevage conservatoire.

Cette action de protection a été menée par les salariés, les services civiques, les stagiaires et bénévoles du GODS, parfois aidés de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), en coopération avec les exploitants agricoles et avec le soutien financier et règlementaire des collectivités (CD79) et des services de l’Etat (DREAL Nouvelle-Aquitaine, DDT 79, ONCFS, OFB).

A partir du 10 mai, le principe consiste à prospecter en voiture l’ensemble des prairies et jachères, à faible allure, aux heures principales d’activités (début de journée et fin de journée), et d’y noter systématiquement toutes les observations des femelles. Toutes ces observations sont répertoriées et cartographiées en relevant les comportements. Elles permettent de recenser les parcelles à surveiller.

Depuis 2019, un drone équipé d’une caméra thermique et d’une caméra avec zoom est utilisé sur les ZPS plaine d’Oiron-Thénezay et plaine de la Mothe-Saint-Héray – Lezay. L’objectif est de repérer les nids dans les parcelles de fauche avant la coupe.

De 2023 à 2026, grâce au financement du Fonds Vert et en partenariat avec l’Agence de l’eau Loire Bretagne  il sera recherché :

      • De clôturer l’ensemble des parcelles de lâcher avec accord de l’exploitant agricole ;
      • De lâcher préférentiellement dans un rassemblement avec des jeunes outardes de l’année,
      • D’informer l’ensemble des Associations Communales de Chasse Agréées (ACCA) afin de mettre la parcelle en réserve de chasse provisoire ;
      • De poursuivre les tests de lâcher dans un rassemblement à faible effectif pour évaluer le succès de renforcement d’un micronoyau en sursis.

Mise en place de la protection

Pour les parcelles dont la probabilité de présence d’un nid est forte, (présence de femelle(s), comportement indiquant la ponte ou la présence de poussins) nous travaillons assidûment en amont avec l’exploitant de la parcelle pour reporter sa fauche (plus rarement laisser un ex clos) pour laisser évoluer la couvée :

      • Si l’exploitant accepte, la parcelle est surveillée pendant la période de reproduction jusqu’à l’observation de poussins ;
      • S’il refuse, l’équipe tente de localiser le nid à l’aide d’un passage au tuyau à travers l’ensemble de la parcelle pour lever la femelle (technique programmes LIFE).
      • Si l’exploitant accepte, le site de nid est matérialisé pour éviter toute perturbation ;
      • S’il refuse, les œufs sont transférés à l’élevage conservatoire de l’Outarde canepetière à Villiers en bois (Zoodyssée).

Pour les parcelles dont la probabilité de présence d’un nid est faible (pas de femelle observée), nous effectuons le suivi de la fauche en recherchant la présence de femelle(s) et en observant leur comportement.

Lors de la découverte d’un nid, nous proposons de maintenir un îlot non fauché autour du nid moyennant une compensation financière rémunérant l’équivalent des pertes engendrées :

Si la situation du nid est délicate et que la couvée est en danger (proche d’un chemin, risque de perturbation ou de prédation), les œufs sont transférés à l’élevage conservatoire de l’Outarde canepetière à Villiers en bois (Zoodyssée).

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