En Poitou-Charentes, le Courlis cendré est inscrit « en danger » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs. La population du Centre-Poitou (Deux-Sèvres et Vienne) représente environ 45% de la population nicheuse de Nouvelle-Aquitaine – dont plus de 70% de la population régionale niche en milieu prairial – est considérée comme menacée en raison, semble-t-il, de la dégradation du milieu. L’intensification des pratiques agricoles semble impacter considérablement le taux de reproduction : Une étude du GODS en 2022 a permis de montrer que seuls 20% des couples présents sur la ZPS « Plaine de la Mothe-Saint-Héray / Lezay » (noyau historique) réussissent à produire au moins un jeune volant et émancipé alors que ce taux devrait être compris entre 0,48 et 0,62 poussins par couple pour maintenir une population viable.
Morphologie du Courlis Cendré
Les Courlis cendrés, Numenius arquata, sont de grands limicoles au long bec incurvé vers le bas. Avec une longueur de plus de 50 cm, une envergure d’un mètre environ et un poids pouvant dépasser le kilo, le Courlis cendré est le plus grand d’entre eux. Son bec arqué, qui lui a valu son nom spécifique « arquata », mesure 10 à 15 cm. Celui du mâle (10 à 12,4 cm) est plus court que celui de la femelle (13 à 15,2 cm), ce qui constitue un dimorphisme sexuel permettant de reconnaître le sexe des oiseaux sur le terrain.
Actions menées
En 2022, le projet « Conservation du Courlis cendré en Deux-Sèvres » a permis d’assurer la continuité du projet sur l’étude de cette espèce depuis 2016 en Deux-Sèvres.
Phase 1, 2016-2018
Dans sa première phase, 2016 – 2018, les études ont été menées sur trois zones différentes et concentrées sur le suivi des couples de courlis et la protection des parcelles. Ces suivis ont été réalisés sur la Plaine d’Oiron / Thénezay, la Plaine de La Mothe-Saint-Héray / Lezay et la Plaine de Brioux / Chef-Boutonne.
Phase 2, 2019-2022
Dans sa seconde phase, 2019-2022, l’une des priorités était de mettre en place les protections rapprochées des nichées visant à limiter la prédation par voie terrestre, par la mise en place de clôtures électriques. Le suivi des couples, en 2022, a permis de mobiliser une trentaine de participants, qu’ils soient bénévoles, stagiaires, services civiques ou salariés. De nombreux acteurs du territoire ont été sensibilisés, dont les 20 exploitants agricoles qui ont pu participer activement à la réalisation du projet en permettant ou en aidant à la protection.
L’étude menée par le GODS a permis de rassembler des informations sur le comportement des Courlis cendrés et d’éprouver des techniques de protection efficaces des nichées. Pour cette quatrième année, l’expérimentation des protections rapprochées reste un succès avec l’observation d’au moins 42 poussins, mais seulement 5 à l’envol sur les 31 couples recensés dans le département.
La continuité de l’étude des populations de Courlis cendrés nicheurs en France, en 2022, permet de poursuivre le déploiement de balises GPS. Cela peut se réaliser grâce au partenariat acquis ces dernières années avec le LIENS, l’Université de La Rochelle, l’OFB, CESCO-MNHN et le GODS. Il convient de poursuivre ce programme afin d’affiner les résultats présentés. Les premières analyses révèlent une grande hétérogénéité de l’utilisation de l’habitat par les courlis. Certains individus utilisent un domaine très restreint alors que d’autres ont un territoire beaucoup plus vaste.
Devant l’engouement que suscite cette espèce (tant au niveau local qu’au niveau national par son caractère politique et la vulnérabilité de son statut), le GODS a une responsabilité notable dans la conservation des Courlis cendrés en reproduction.
