Annoncé le 27 août 2022 par la première ministre Elisabeth Borne et effectif depuis début janvier, le Fonds vert est un dispositif inédit pour accélérer la transition écologique dans les territoires.
Doté de 2 milliards d’euros de crédits déconcentrés aux préfets, il est destiné à financer des projets présentés par les collectivités territoriales et leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines :
- performance environnementale,
- adaptation du territoire au changement climatique et
- amélioration du cadre de vie.
Cette année, trois projets pluriannuels (sur 3 et 4 ans ans) déposés soit par le GODS directement (projet départementaux), soit par France Nature Environnement Nouvelle Aquitaine (FNE NA) (projet grande région que le GODS coordonne) ont reçu le soutien du Fonds Vert.
Projet départemental renforcement des populations d’Outarde canepetières dans le Centre-Ouest
Le renforcement des populations d’Outarde canepetière issue des élevages du Zoodyssée et de la Haute Touche, fait partie intégrante des actions prioritaires définies dans le Programme d’Action « Outarde canepetière » 2020-2029 (PNA Plan National d’Action). Malgré l’existence de Mesures Agro-Environnementales, les habitats favorables restent insuffisants sur certaines Zones de Protection Spéciale (ZPS) pour assurer la pérennité de l’Outarde canepetière, d’où le besoin de compléter ces actions par un renforcement artificiel de la population du centre-ouest de la France. Les lâchers permettent ainsi de maintenir les populations. Les oiseaux sont élevés en captivité, issus de souche sauvage et locale, leur permettant d’adopter les comportements des individus sauvages et de se reproduire.
L’objectif quantitatif est d’arriver d’ici 2023, à relâcher 100 poussins issus de l’élevage par an.
Objectifs pluriannuels :
Sur la période 2023-2026, il sera recherché :
- De clôturer l’ensemble des parcelles de lâcher avec accord de l’exploitant agricole ;
- De lâcher préférentiellement dans un rassemblement avec des jeunes outardes de l’année,
- D’informer l’ensemble des Associations Communales de Chasse Agréées (ACCA) afin de mettre la parcelle en réserve de chasse provisoire ;
- De poursuivre les tests de lâcher dans un rassemblement à faible effectif pour évaluer le succès de renforcement d’un micronoyau en sursis.
Projet départemental de conservation des populations de Pies Grièches en Deux-Sèvres
En Deux-Sèvres, la population départementale de Pie-grièche à tête rousse est estimée à une petite dizaine de couples (7 en 2022), localisée principalement sur les communes de Gourgé et de La Peyratte. Des couples nicheurs sont aussi ponctuellement notés dans le bocage nord deux-sévrien. Cette espèce migratrice, très discrète en période de reproduction, a connu un net déclin de ses populations nicheuses en raison de l’abandon du pâturage bovin au profit de la céréaliculture, entrainant la disparition des milieux bocagers : les haies servant de site de nidification et les prairies de site d’alimentation. De plus, l’emploi de produits phytosanitaires détruit en grande partie sa ressource alimentaire, constitué de coléoptères (carabes et bousiers). En l’absence d’actions de conservation, elle pourrait disparaître rapidement du bocage deux-sévrien.
Ce nouveau projet « Conservation des pies grièches en Deux-Sèvres » s’inscrit dans la continuité des actions déjà entreprises pour la sauvegarde de la Pie-grièche à tête rousse et il prévoit aussi des actions de sensibilisation en faveur de sa cousine la Pie-grièche écorcheur, nicheuse régulière dans l’ensemble du département. Cette étude a donc pour objectif de :
- Suivre la reproduction, d’améliorer les connaissances, de mettre en place des actions de conservation durables en faveur de la Pie-grièche à tête rousse ;
- Mettre en œuvre des actions de sensibilisation en faveur des 2 espèces de pies grièches nicheuses en Deux-Sèvres.
Ces actions participeront largement à protéger ces deux espèces mais aussi leurs habitats de reproduction, l’éco-complexe bocager. Pour 2023, les objectifs sont de mettre en place le projet par :
- La mise à jour des dépliants existants sur la Pie-grièche à tête rousse ;
- La mise en place des premiers partenariats dans le cadre ce projet ;
- La mise à jour du programme pédagogique sur la Pie-grièche à tête rousse ;
- La création du programme pédagogique sur la Pie-grièche écorcheur.
Objectifs pluriannuels :
De 2024 à 2026, les objectifs du projet sont multiples :
- Poursuivre la collecte des données et l’estimation de la population nicheuse en Deux-Sèvres, aussi bien sur Gourgé et La Peyratte que sur les communes alentours,
- Améliorer les connaissances sur la biologie et l’habitat de l’espèce,
- Sensibiliser les propriétaires, les exploitants, les services techniques et les élus, tout en diffusant le dépliant sur la Pie-grièche à tête rousse,
- Maintenir des sites de reproduction favorables en établissant des diagnostics de mesures favorables sur les exploitations concernées et restaurer des habitats dégradés avec des exploitants volontaires par la plantation de haies en lien avec Bocage Pays Branché.
- Créer des partenariats avec des acteurs locaux (CEN Nouvelle-Aquitaine, Bocages Pays Branché, Agrobio, Réseau InPACT, Pâture et Papilles, fab lab lupéen…).
Projet Coopération pour la conservation des Courlis cendrés nicheurs en Nouvelle-Aquitaine
Le Courlis cendré est une espèce classé à l’annexe II/B de la Directive Oiseaux et « Vulnérable » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France. La région Nouvelle Aquitaine abrite 10 % de la population nationale. Le projet Co-Courlis regroupe un consortium de 5 Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement (APNE) sur 8 départements et s’étale sur 5 ans de 2023 à 2027.
Plusieurs synergies locales existent pour travailler en coopération sur la conservation des Courlis cendré. Il aura fallu une quinzaine d’années pour identifier des premières mesures de protection adaptées aux Courlis cendré, d’affiner les méthodes de recherches des couples de Courlis cendrés nicheurs en France. La répartition des couples est soit bien connue comme en Deux-Sèvres soit difficile à estimer comme dans les Landes et la Gironde, soit inconnue comme dans la Creuse et la Charente. Malgré cela, la grande hétérogénéité d’habitat de nidification de l’espèce dans la région amène à penser que la région a une importance capitale dans la protection de cette espèce vulnérable à l’échelle européenne. Le projet co-courlis NA vis à développer un projet ambitieux pour :
- Actualiser précisément la carte d’occupation régionale des courlis cendrés nicheurs en région Nouvelle-Aquitaine,
- Evaluer le succès de reproduction des couples locaux,
- Déployer massivement les mesures de protection sur l’ensemble des zones identifiées prioritaires dans le département des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Gironde et des Landes, et les affiner au fur et à mesure que progressent nos connaissances sur la biologie et l’écologie du Courlis cendré afin d’augmenter le succès reproducteur,
- Former des partenaires aux méthodes de suivi et de protection des Courlis cendré développées et mises en place par le GODS pour diffuser les expériences,
- Etudier les liens entre l’utilisation des habitats au sein des espaces agricoles ou de landes et la reproduction des oiseaux nicheurs français, ainsi que la distribution hivernale et les voies migratoires dans le but d’acquérir des connaissances,
- Faire évoluer le statut de conservation du Courlis cendré (sous coordination du MNHN),
- Poursuivre la sensibilisation des acteurs des territoires (agriculteurs, forestiers) à des pratiques adaptées au cycle reproducteur de l’espèce.
Objectifs pluriannuels
L’étude doit permettre :
- d’améliorer les connaissances sur la biologie et l’écologie des Courlis cendré nicheurs de France,
- les données et les expériences de ce programme pourront servir au projet de recherche « Infra » avec le CEBC-CNRS,
- d’évaluer l’intérêt à long terme des dispositifs de protection,
- de poursuivre la reconquête de milieux prairiaux gérés favorablement pour l’avifaune de plaine (hors projet) et de sensibiliser les acteurs du territoire à la protection de cette espèce,
- de réaliser 380 jours d’inventaire au total sur les 5 phases,
- de poser 18 balises,
- de diffuser et de former aux méthodes de protection nationalement.