En 2018, suite au travail de Matthieu Guillot et Cédric Rodon, a été concrétisée l’acquisition par le GODS d’une parcelle dans le marais du Galuchet, grâce au soutien de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. Une façon d’être présent dans la protection de cet espace de nature, aux côtés de DSNE, également propriétaire d’une parcelle, et de la ville de Niort qui dispose de la maîtrise foncière sur une grande partie de la zone.

Le marais du Galuchet : une enclave de nature au milieu de la ville

Localisation de la parcelle du marais du Galuchet acquise par le GODS (source: géoportail)
Localisation de la parcelle du marais du Galuchet acquise par le GODS (source: géoportail)

Le marais de Galuchet-La Plante est situé sur la rive gauche d’un des méandres de la Sèvre à l’ouest de Niort du côté de Noron et du Parc des expositions. Historiquement, il faisait partie d’un écrin bocager sur les rives de la Sèvre Niortaise où l’agriculture y était dominante. Première porte du Marais Poitevin, aujourd’hui cet espace naturel couvre 47 hectares et est situé dans le périmètre Natura 2000 marais poitevin et couvert par plusieurs arrêtés de préservation, à la fois au titre de la Directive Habitats/Faune/Flore et de la Directive Oiseaux.

Le marais de Galuchet est l’un des « poumons verts » de la ville de Niort, un lieu dont les abords sont facilement accessibles, et où habitants et visiteurs peuvent exercer librement leurs loisirs : promenade, pêche, pétanque… Toutefois, ce dernier a été régulièrement grignoté par l’urbanisation : parc des expositions, pôle universitaire, boulevard Willy Brandt… Ce marais devient ainsi de plus en plus déconnecté de la Sèvre et du marais aval, et tend à ne plus assurer correctement les services écosystémiques d’une zone humide.

Malgré cela, le marais de Galuchet est reconnu pour sa riche biodiversité, largement inventoriée par les associations GODS et DSNE, missionnées par la ville de Niort, en partenariat avec le Parc Naturel Régional du marais Poitevin. Au programme pour les ornithos, l’une des plus grandes colonies de Héron cendré du sud Deux-Sèvres avec près de 80 nids. Mais ce n’est pas tout, d’autres espèces patrimoniales dont l’Aigrette garzette, le Martin-Pêcheur d’Europe ainsi que la Bouscarle de Cetti sont également présentes. Et du côté de la flore, la Fritillaire pintade avec parfois des colonies relativement denses, le tout inséré dans un boisement alluvial aulnaie-frênaie, avec les emblématiques frênes têtards, véritable tradition marachine !

Gage de qualité du marais, la Loutre est observée régulièrement à Galuchet. La Rosalie des alpes, espèce protégée au niveau national, ainsi que la Pipistrelle pygmée, espèce inféodée aux zones humides, profitent toutes deux des boisements humides pour fréquenter le lieu.

Marais du Galuchet ©Stéphane Barbier

Un projet associatif fédérateur

Depuis 2004, la Ville de Niort poursuit une politique d’acquisition foncière dans cette zone humide. Elle en est aujourd’hui propriétaire à environ 50%. Fin 2011, le service des espaces naturels de la Ville de Niort a débuté un important programme d’entretien et de restauration des marais de Galuchet et de la Plante sur ses parcelles. DSNE possède également une parcelle depuis 2007, sur laquelle sont menés des chantiers bénévoles de restauration et d’entretien des fossés et terrées.

Quant au GODS, il dispose d’une parcelle acquise en 2018, d’environ 1,5 ha. Elle se situe au centre du boisement alluvial du marais, là même où la colonie de hérons s’est installée. La présence de cette colonie a été bien évidemment l’élément principal de motivation de cette acquisition.

Outre la volonté de placer cette parcelle en tant que laboratoire expérimental de suivi et protection de la biodiversité, l’ensemble des administrateurs et du groupe de travail constitué de bénévoles ont souhaité que cet espace naturel soit un lieu de rencontre privilégié et de développement de projets de la part des salariés et adhérents. En premier lieu, il s’agit de suivre la colonie de hérons, et au-delà de continuer les inventaires concernant l’avifaune sur le site. Par ailleurs, un ancien verger, intégré à la parcelle acquise, est un véritable  lieu d’animation et de formation auprès des jeunes et du grand public.

Dès l’arrivée de la saison automnale, les bénévoles seront conviés à prêter main forte dans l’enlèvement des broussailles sur le verger. Sera proposée aussi une planification des opérations de nettoiement, voire de curage, des fossés obstrués depuis longtemps par les feuilles, branches…

Il s’agit donc aussi, avec cette acquisition, de développer une nouvelle dynamique associative autour de chantiers participatifs.